LesEchos.fr du 15/10/2012
Agacé par les projets de « cloud computing » à la française soutenus financièrement par l'Etat, le géant américain a finalement dévoilé sa propre offre, qui permet aux entreprises d'héberger leurs données sur le territoire national.
La riposte ne s'est pas fait attendre. Vendredi, IBM a inauguré en France son premier centre de « cloud computing » public, principalement dédié aux entreprises et à l'administration françaises. Il permet aux clients du groupe d'héberger leurs applications et leurs données informatiques sur le territoire national. Ce nouveau « data center » est basé à Montpellier, où IBM gère déjà les services informatiques de grands groupes comme Carrefour et Danone. L'annonce du géant américain intervient un mois après la création de Numergy et de Cloudwatt, deux sociétés créées respectivement par les tandems SFR-Bull, et Orange-Thales, avec le soutien financier de l'Etat. Deux projets que la filiale française d'IBM a souvent critiqués, dénonçant une forme de distorsion de concurrence.
Ce centre, déjà opérationnel, vient s'ajouter aux six autres structures de « cloud computing » du groupe déjà implantées dans le monde (Allemagne, Japon, Singapour, Canada et deux aux Etats-Unis). « Un vrai motif de fierté » pour Alain Bénichou, le président d'IBM France. « IBM poursuit ses investissements en France, et c'est un signal important. » Avec ce service de « cloud » public, qui permet d'héberger des applications informatiques de plusieurs clients sur un même site, avec un accès à distance, Big Blue étoffe son offre dans l'Hexagone. En 2009, le groupe informatique avait dépensé 300 millions d'euros dans ses « data centers » en France pour pouvoir proposer des offres de « cloud » privés. Depuis, environ 150 millions d'euros supplémentaires ont été investis. Les nouvelles infrastructures montpelliéraines en ont profité. En implantant ce centre en France et en garantissant la localisation des données sur le territoire, l'américain IBM, qui emploie environ 11.000 salariés dans l'Hexagone, veut jouer la carte de la souveraineté face à Numergy et à Cloudwatt, les deux acteurs soutenus par l'Etat. Il en profite aussi pour se démarquer de Google et Amazon, qui proposent des services sur des infrastructures basées à l'étranger.
Pour l'instant, les nouveaux acteurs français ne s'émeuvent pas de l'offensive d'IBM. « C'est plutôt une bonne nouvelle, réagit Patrick Starck, le président de Cloudwatt. Le fait qu'un groupe comme IBM bâtisse un "cloud" public en France, cela renforce nos propres convictions sur les opportunités de ce marché. Même si leurs clients doivent garder à l'esprit qu'ils peuvent être soumis aux règles du Patriot Act. » IBM préfère balayer les critiques sur cette loi, qui oblige, sous certaines conditions, les entreprises américaines à divulguer les données de leurs clients au gouvernement américain. « Il y a beaucoup de fantasmes à ce sujet. Et cela revient à douter de l'intégrité et du professionnalisme des équipes d'IBM France », regrette Alain Bénichou.
Pour IBM, la technologie reste le principal avantage concurrentiel sur ce marché, qui pourrait peser 3 milliards d'euros en 2016 en France. « Les clients vont pouvoir jouir du niveau de qualité et de sécurité des infrastructures habituellement utilisées chez IBM », précise-t-il. La bataille du « cloud », qu'il soit français ou américain, est engagée.
Débat intéressant sur la concurrence dans le domaine de l'informatique en nuage. L'initiative d'IBM en France, axée sur la souveraineté des données, offre une perspective intrigante. En envisageant des outils tels que SAP Business One Cloud, une gestion efficace des données pourrait être cruciale pour améliorer la compétitivité sur ce marché. Je suis convaincu que SAP Business One Cloud renforcerait davantage la sécurité et l'efficacité dans la gestion des données en nuage 🚀.
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