SILICON du 18 janvier 2012
Comparé aux États-Unis et à l’Asie, les investissements des opérateurs européens dans le cloud font figure de parents pauvres. Mais les marchés ne répondent pas à la même dynamique.
En 2011, les opérateurs/fournisseurs d’accès Internet ont investi 13,5 milliards de dollars dans les actifs liés aux services de cloud computing, selon une étude de Informa Telecom Cloud Monitor. Le cabinet d’études et de conseils pour l’industrie IT rapporte notamment que les investissements européens comptent pour 7 % des dépenses annuelles. Les opérateurs américains et asiatiques s’imposent de leurs côtés avec 90 % des investissements, soit plus de 12 milliards de dollars.
Une différence notable dans les stratégies des acteurs mondiaux qui fait craindre un retard majeur pour l’Europe dans l’offre des futurs services dans le nuage. Une situation provoquée par l’incertitude économique couplée aux lois sur la vie privée et la sécurité, estime l’analyste Camille Mendler d’Informa Telecom. Mais aussi par le projet de Bruxelles de créer en 2012 un cadre de travail autour d’un cloud européen.
D’autres initiatives, plus locales, sont également en projet. Rien qu’en France on en compte deux : Andromède, qui réunit Orange et Thalès à ce jour et pourrait être rejoint par Atos, vise à offrir une infrastructure sécurisante pour les données des entreprises tout en luttant contre l’hégémonie des offres américaines ; face aux soubresauts d’Andromède (avec la défection de Dassault Systems), le projet CloudPort vise à faciliter le portage des applications dans le cloud.
49 services cloud
Néanmoins, la situation entre les opérateurs américains et européens est différente. Ainsi, 46 services cloud ont été proposés par les opérateurs d’Europe de l’Ouest (et 11 en Europe de l’Est) en 2011 contre 16 aux États-Unis (4 sur le continent sud-américain) et 39 en Asie. De plus, alors que les opérateurs européens concentrent leurs stratégies dans le lancement de services résidentiels, les Américains en sont à conquérir des bases clients tandis que les Asiatiques poursuivent une politique mixte d’investissements dans les infrastructures et de lancement de services.
Un marché relativement disparate selon les besoins locaux, donc (qui plus est au sein de l’Europe même). À l’échelle individuelle, AT&T, Centurylink, NTT, Telstra, Verizon, Windstream, Deutsche Telekom, Orange, Portugal Telecom et Telefónica ont été les plus actifs en matière d’investissements dans le cloud en 2011.
Par segment, trois composantes fonctionnelles du CRM, ventes, marketing, et gestion client, ont réalisé une croissance à deux chiffres en 2011. La partie centre de contact, en baisse de 3,6% en 2010, récupère son retard. Plus généralement, note Mary Wardley, vice-présidente du cabinet, chargée du CRM, ce marché s'élargit et connaît un regain performances organisationnelles. Les réseaux sociaux et la mobilité apportent une modification des expériences. « Par conséquent, note Mary Wardley, nous allons aboutir à une modernisation du processus orientés clients, ce qui implique un investissement accru dans le soutien des systèmes tels que les applications de CRM. »
IDC a également étudié les fournisseurs de CRM. 18 d'entre eux figurent dans l'étude. Ils réalisent 63% du marché, le reste s'éparpille entre 170 sociétés. Oracle garde la tête du classement, sa croissance est supérieure à la moyenne, c'est le seul à détenir une part de marché à deux chiffres : 13,2%. Pour la 1ère fois, SalesForce est n°2 avec 22,6% de croissance. SAP et NICE Systems étaient les autres fournisseurs qui ont connu la plus forte croissance